Tout est prêt depuis longtemps. J’ai même fait un peu de ménage de manière à partir le plus vite possible. J’attendais, impatient, l’inspection de la chambre puis le check-out. L'humanoïde a même posé son casque et du coup aussi la voix synthétique. Très vite je retrouve les frères et sœurs de galère laissés là il y a dix jours. Ils ont l’air en forme et heureux de partir.
Puis tout va très vite. Je fais remarquer que cet ascenseur est le plus safe du monde! Cette plaisanterie ne fait pas rire tout le monde. Une fois en bas dans le lobby glacial, merci et au revoir. Rien, pas de facture, pas de certificat. Nous sommes laches dans la jungle urbaine. Mon collègue est là, précisément à l’heure. La pluie me ravit et je la laisse couler sur mes joues. Même l’odeur de la pollution, quel plaisir.
Nous filons à vive allure dans la Kia électrique sur une autoroute vide, inondée de perles brillantes et merveilleuses, a la lueur de l’aube qui peine à se dégager des collines et des usines. J’ai très envie d’un vrai café. Mon voeux sera bientôt exaucé. Le liquide noir excite mes papilles et brûle ma gorge. Cette amertume délicieuse provoque une vraie jouissance gustative. je capte toutes les informations comme un déshydraté. Les couleurs, les odeurs, mes sens sont en éveiller. Mais nous voilà partis, sans transition, vers une journée de travail intense comme je les aime.
Je fus touché par un accueille incroyablement chaleureux, tout le monde semble heureux de me voir finalement là. Pas autant que moi! À midi nous nous attablons "un sur deux", séparés par des cloisons en plexiglas, la communication n'est pas aisée mais la sécurité sanitaire au maximum.
Malgré tout nous passons un excellent déjeuner suivit d’un expresso. Nous échangeons sur nos vies personnelles et sur plein de sujets passionnants. J’arrive enfin dans mon nouvel Hôtel ou j’ai la joie de profiter d’un « upgrade » dans une suite. Très spacieuse, avec vingt deux pas entre la porte et la fenêtre. Il est largement temps pour moi de planifier le samedi qui approche, en « homme libre ».
Ce soir, je m’offre le buffet de ce magnifique Hôtel Mayfield. Une explosion de plaisir pour les papilles. Je pense avoir gouté… à tout! T
Quelle épreuve que ce confinement